Première > Français > Résumés d'œuvres (lectures cursives) > Théâtre : L'Île des esclaves, Marivaux
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1725, début du XVIIIe siècle.
Cette oeuvre appartient au genre du théâtre et plus précisément à la comédie.
Cette oeuvre s’inscrit dans le mouvement de la Commedia dell’arte, faisant partie de la tradition italienne du théâtre comique donné en plein air par des comédiens semi-professionnels. Marivaux est un auteur français mais il a souvent écrit pour des comédiens italiens.
La Commedia dell’arte se caractérise par un grand nombre de personnages qui reviennent d’une pièce à une autre. Arlequin, habillé de manière colorée avec un motif en damier par exemple, est un valet facétieux et comique.
Pierre de Marivaux est de naissance noble. Il fait des études de droit avant d’aller à la Cour à Paris et de s’initier à la littérature auprès des Modernes par opposition aux Anciens. Après le décès de sa femme et manquant d’argent, il est obligé de travailler pour élever sa fille. Sa vocation littéraire est donc pour lui un moyen de subvenir à ses besoins.
Les personnages, après un naufrage arrivent sur une île occupée par des esclaves. Ces derniers se sont échappés de la société pour vivre en autarcie. Sur cette île où les esclaves dominent les maîtres, les esclaves arrivant après le naufrage prennent alors le dessus sur leur maîtres qui sont en nombre inférieur. Le système social est inversé, c’est une expérimentation.
- Morale énoncée par Trivelin (scène 11). Marivaux se livre à une expérimentation sociale, il met les esclaves à la place des maîtres et vice versa. Une fois que les esclaves ont repris leurs place et ont été libérés par leurs vrais maîtres, Trivelin incite à pardonner les rapports de domination violents entre les hommes plutôt que de chercher à se venger.
- La liberté et l’esclavage. Pourquoi certains sont-ils libres et d’autres soumis ? Ce rapport social est-il fondé par la nature, par le droit et les lois, ou par un rapport de force ?
- Utopie : la pièce est construite comme une utopie, c’est-à-dire une fiction dans laquelle on imagine ce qui serait le mieux de manière irréaliste. Une réflexion est donc construite sur ce qui serait les bases d’une société humaine où régnerait le vivre ensemble.
Ces thèmes se rapprochent du chapitre sur l’argumentation, bien qu’on puisse s’interroger sur la dimension scénique de l’oeuvre puisqu’il s’agit de faire réfléchir les spectateurs qui verront la pièce au théâtre. On peut donc s’intéresser à la manière dont un texte littéraire est utilisé pour défendre ou pour combattre une cause.
« La différence des conditions n’est qu’une épreuve que les dieux font sur nous ».
Cette réplique met en avant la dimension d’expérimentation de la pièce. L’épreuve servant à changer l’ordre établi pour mieux s’interroger. Ici, il s’agit des conditions sociales mais de la même manière, en inversant les rapports entre les hommes et les femmes, Marivaux a cherché à faire réfléchir sur la condition féminine et masculine dans la pièce La Nouvelle colonie.
Les tableaux de Watteau représentent des personnages de la Commedia dell’arte dans des situations qui évoquent les pièces de Marivaux.
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