Première > Français > Le théâtre du XVIIe siècle au XXIe siècle > Exercices corrigés en vidéo
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La chambre de Valentin. Valentin assis. Entre VAN BUCK.
VAN BUCK – Monsieur mon neveu, je vous souhaite le bonjour.
VALENTIN – Monsieur mon oncle, votre serviteur.
VAN BUCK – Restez assis ; j'ai à vous parler.
VALENTIN – Asseyez-vous; j'ai donc à vous entendre. Veuillez vous mettre dans la bergère1, et poser là votre chapeau.
VAN BUCK, s'asseyant. – Monsieur mon neveu, la plus longue patience et la plus robuste obstination doivent, l'une et l'autre, finir tôt ou tard. Ce qu'on tolère devient intolérable, incorrigible ce qu'on ne corrige pas ; et qui vingt fois a jeté la perche à un fou qui veut se noyer, peut être forcé un jour ou l'autre de l'abandonner ou de périr avec lui.
VALENTIN – Oh ! oh ! voilà qui est débuter, et vous avez là des métaphores qui se sont levées de grand matin.
VAN BUCK – Monsieur, veuillez garder le silence, et ne pas vous permettre de me plaisanter. C'est vainement que les plus sages conseils, depuis trois ans, tentent de mordre sur vous. Une insouciance ou une fureur aveugle, des résolutions sans effet, mille prétextes inventés à plaisir, une maudite condescendance, tout ce que j'ai pu ou puis faire encore (mais, par ma barbe ! je ne ferai plus rien !)... Où me menez-vous à votre suite ? Vous êtes aussi entêté...
VALENTIN – Mon oncle Van Buck, vous êtes en colère.
VAN BUCK – Non, monsieur, n'interrompez pas. Vous êtes aussi obstiné que je me suis, pour mon malheur, montré crédule et patient. Est-il croyable, je vous le demande, qu'un jeune homme de vingt-cinq ans passe son temps comme vous le faites ? De quoi servent mes remontrances, et quand prendrez-vous un état2 ? Vous êtes pauvre, puisqu'au bout du compte vous n'avez de fortune que la mienne; mais, finalement, je ne suis pas moribond, et je digère encore vertement. Que comptez-vous faire d'ici à ma mort ?
VALENTIN – Mon oncle Van Buck, vous êtes en colère, et vous allez vous oublier.
1. Montrez que les premières répliques indiquent qu’il y a une tension, un conflit, entre les personnages.
VAN BUCK – Monsieur mon neveu, je vous souhaite le bonjour.
VALENTIN – Monsieur mon oncle, votre serviteur.
VAN BUCK – Restez assis ; j'ai à vous parler.
VALENTIN – Asseyez-vous ; j'ai donc à vous entendre. Veuillez vous mettre dans la bergère1, et poser là votre chapeau.
2. Comment la réplique de Van Buck initie-t-elle la remontrance de manière détournée ?
VAN BUCK, s'asseyant. – Monsieur mon neveu, la plus longue patience et la plus robuste obstination doivent, l'une et l'autre, finir tôt ou tard. Ce qu'on tolère devient intolérable, incorrigible ce qu'on ne corrige pas ; et qui vingt fois a jeté la perche à un fou qui veut se noyer, peut être forcé un jour ou l'autre de l'abandonner ou de périr avec lui.
3. a. Qui parle le plus ? le moins ? Qu’est-ce que cela indique sur les relations des deux personnages ?
b. Que pensez-vous des répliques de Valentin ?
c. Qu’est-ce qui montre, dans les répliques de Van Buck, que le personnage est en colère ?
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