Première > Français > Œuvres au programme > Stage - Œuvre au programme (Bac voie technologique) : L'Île des esclaves, Marivaux
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Écrite et mise en scène en 1725. Le XVIIIe siècle est un siècle mouvementé d’un point de vue politique : Louis XIV meurt en 17115 ; règne de Louis XV ; Révolution française (1789).
Comédie traditionnelle. Marivaux navigue entre la comédie sensible et la comédie plus traditionnelle, où il y a des jeux de mots, des quiproquos, des situations absurdes, des gags visuels comme des coups de pieds et des chutes qui se rattachent plutôt au théâtre d’improvisation de rue. Ce théâtre existait très fortement à cette époque. Il y a donc un comique qui se déploie sur tous les types d’humours. C’est aussi une comédie dans le sens où cela va bien finir : la comédie se définit à l’Antiquité par son issue heureuse. Ici, ce sera bien le cas.
L’île des esclaves se rattache au mouvement de la comédie italienne. Elle n’est pas tout à fait la commedia dell’arte (cf : les masques, Arlequin, Pierrot et Colombine...), avec des personnages italiens, principalement sans paroles (en France, certains de ces acteurs italiens sont venus jouer, mais étant interdits de parler, ils faisaient du mime). Arrivés au XVIIe siècle, ces comédiens italiens sont encore très présents au XVIIIe siècle ; Marivaux les a connus et a travaillé avec eux. C’est à partir de leur art de l’improvisation, de la grimace, du mime et de la manière de rebondir sur les mots que Marivaux a écrit un certain de pièces dont L’île des esclaves.
Marivaux, de son vrai nom Pierre Carlet, était dramaturge, mais pas seulement. Il a écrit des romans et dans les journaux (le XVIIIe siècle connaît l’explosion de la presse et des journaux). Il a réussi à vivre de sa plume en travaillant, en publiant et en faisant représenter des pièces.
- Arlequin et Iphicrate échouent sur une île où les rôles sociaux sont inversés : dans la scène d’exposition, Arlequin et Iphicrate font naufrages sur une île isolée où les rôles entre maître et esclave sont inversés : le maître devient l’esclave et l’esclave devient le maître. C’est une île où tout est à l’inverse. Iphicrate, le maître, va devenir l’esclave et Arlequin va devenir le maître.
- Arlequin renonce au rôle de maître : après des péripéties, Arlequin renonce au rôle de maître car il ne sent pas à sa place. Ce passage pose des questions politiques.
- Inversion carnavalesque des rôles : le carnaval, la fête où tout le monde se déguise, est une inversion des rôles : les petits deviennent des grands ; les grands deviennent des petits. Tout est changé.
- Thème pré-révolutionnaire : cette pièce se situe en 1725, une soixante d’années avant la Révolution. Il s’agit d’une période où la place de chacun dans la société est remise en question : pourquoi un tel est domestique ? est-ce vraiment juste ? pourquoi n’y a-t-il pas une société basée sur le mérite plutôt que sur la naissance ?
« la différence des conditions n’est qu’une épreuve que les dieux font sur nous » : cette phrase se rattache à un idéal révolutionnaire et fait référence aux sources antiques à travers « les dieux » mythologiques.
Mise en scène de Jean-Luc Lagarce en 1994. Jean-Luc Lagarce est un auteur au programme du baccalauréat de français. C’est un pont intéressant : comment un auteur contemporain a pu s’inspirer d’une pièce très classique, L’île des esclaves, pour en proposer sa lecture personnelle en 1994 ?
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