Cet exemple du granit sert à expliquer les mécanismes qui viennent user, fracturer ou détruire petit à petit les roches. Pour cela on étudie les roches qui se trouvent à l’affleurement (en surface) : ce sont des roches visibles qu’on peut voir par exemple quand on se promène en montagne.
I. Erosion et altération
Les roches qui se trouvent en surface subissent l’action des facteurs d’érosion. Il peut s’agir de l’eau (facteur principal qui dégrade les roches), du vent, éventuellement de la gravité et également de l’action d’êtres vivants, notamment des végétaux qui insèrent leurs racines dans le sol et dans les roches. Ces racines ont une influence sur la tenue des roches au cours du temps.
Distinction entre érosion et altération :
L’érosion correspond à un ensemble de phénomènes mécaniques, on parle de désagrégation mécanique (physique).
L'altération correspond aux modifications chimiques des roches. Ces modifications chimiques peuvent être causées par de l’eau qui vient s’installer au cœur de la roche et en détruire les minéraux (pendant des milliers d’années). Cette destruction par l’eau peut être :
- une dissolution (même si la roche est très dure si cela se passe pendant très longtemps la dissolution des minéraux est possible),
- une hydrolyse (une modification de la formule chimique de chacun des minéraux).
II. Exemple du granit
Comment peut se transformer un affleurement granitique au cours du temps ?
Première étape :
On a un bloc de granit sain. Dans ce bloc, il y a déjà des failles qui peuvent être de quelques centimètres ou de plus grande ampleur qu’on appelle des diaclases. C’est à cause de ces failles que les facteurs d’érosion vont avoir une action importante. En effet, l’eau par exemple va s’insérer dans ces failles et va venir petit à petit détruire mécaniquement et chimiquement l’affleurement de granit.
Sur cette photo, il y a un affleurement de granit encore sain : on voit essentiellement du granit mais on devine déjà des formes particulières dessinées par ces failles dans lesquelles va s’insérer l’eau mais aussi dans lesquelles vont pouvoir agir les autres facteurs d’érosion.
Deuxième étape :
Il y a un découpage du premier bloc unique en blocs de granit de plus petites tailles. Entre ces blocs, il y a la mise en place d’une accumulation de débris (ces débris ont été arrachés, comme des grains de granit de différentes tailles). Ces débris s’appellent l’arène granitique qui est une accumulation des produits de l’érosion et de l’altération chimique.
Du fait de la séparation du granit en différents blocs, les différents facteurs d’érosion vont s’intégrer encore plus facilement dans l’ensemble de la roche et continuer leur travail de désagrégation.
En surface, végétaux, animaux, bactéries et champignons s’installent et un sol se met en place. Le sol est la matière qu’on trouve à l’interface entre la roche et le reste (ici les êtres vivants). On y trouve une accumulation de matière minérale, c’est-à-dire issue de la destruction du granit et de matière organique issue des êtres vivants, notamment lorsqu’ils se décomposent à leur mort.
Le granit est altéré et entre ce granit s’accumulent les débris. Cela est illustré par cette photo où sont visibles, à l’affleurement, des granits et entre-eux, l’arène qui s’accumule comme une sorte de sable grossier.
Dernière étape :
Le chaos granitique : les blocs sont de taille encore plus réduite qu’à l’étape précédente et la quantité d’arène (débris) a augmenté. Il y a encore du sol (plus épais) et de la végétation.
On appelle ce genre de paysage ou d’affleurement un chaos puisque les blocs ont l’air plus ou moins en équilibre précaire les uns au-dessus des autres. Il peut y avoir souvent des éboulements ou bien des blocs qui sont emportés plus loin. Ces blocs peuvent être de petite taille et de même que l’arène granitique, ils peuvent être emportés plus loin par la gravité, l’eau, le vent. Ces débris sont transportés et éventuellement se déposeront dans une rivière ou dans un lac.
Sur cette photo, on devine l’équilibre un peu précaire de ces blocs disposés les uns sur les autres mais dont la cohérence globale a été perdue à cause de l’altération et de l’érosion.
III. Conclusion
Ces deux mécanismes, l’un plutôt physique l’autre plutôt chimique concourent à la désagrégation et donc à la disparition des massifs rocheux. Cette altération et cette désagrégation se font principalement en zone montagneuse et concourent à la disparition des reliefs. Puisqu’on enlève et transporte les débris ailleurs, il y a un recyclage de la matière à la surface de la Terre.