Terminale > Histoire-Géographie > Le monde, l’Europe et la France depuis les années 1990, entre coopérations et conflits > La construction européenne
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Il faut faire un retour dans le temps pour comprendre comment l’Union européenne est née après la Seconde Guerre mondiale.
Au départ la Communauté économique européenne, créée en 1957, s’est d’abord faite autour d’un noyau de six États : la France, l’Allemagne (de l’Ouest), l’Italie, la Belgique, le Luxembourg et les Pays-Bas.
À partir de ce noyau initial, il y a eu plusieurs élargissements relativement tardifs, puisque ce n’est qu’en 1973 que l’on assiste au premier élargissement de « l’Europe des Neuf » avec l’intégration du Royaume-Uni, de l’Irlande et du Danemark. Dans un deuxième temps, l’Europe s’ouvre ensuite au Sud, avec l’intégration dans les années 1980 de la Grèce en 1981, puis de l’Espagne et du Portugal en 1986.
Le principal élargissement est celui de la fin de la Guerre froide. En 2004 sont intégrés d’un coup dix nouveaux pays dans l’UE, dont un certain nombre de « démocraties populaires » qui faisaient auparavant partie du bloc de l’Est.
Avec l’intégration de la Roumanie et de la Bulgarie en 2007, et de la Croatie en 2013, il y a cet ensemble de 28 États. Cependant, avec le départ du Royaume-Uni en 2020, nous sommes revenus à 27.
L’extension de l’Europe a donc suivi l’évolution de la politique internationale. Ainsi, l’intégration des pays méditerranéens dans les années 1980 advient au moment où ces pays (qui étaient des dictatures dans la période de l’après-guerre) se sont démocratisées. De même, l’intégration des pays de l’Europe de l’Est dans les années 2000 est emblématique de la fin de l’ordre bipolaire. En examinant ces différents élargissements, il est possible de comprendre quelle est l’histoire plus globale du continent européen.
Plus l’UE rassemble d’États, plus elle est une puissante importante. Mais cela pose des problèmes d’organisation et d’entente entre les États, qui sont de niveaux économiques différents et d’histoires politiques différentes. Il y a donc une nécessité d’envisager des politiques d’approfondissement. Comment densifier les rapports entre pays européens et approfondir les politiques qui unissent ces pays entre-eux ?
Il est adopté par référendum en 1992 et conduit à la création de l’UE. Il remplace donc, à partir de 1993, la CEE. Avec ce mot d’« Union », on perçoit dans les termes une intensification du rassemblement entre les pays européens. L’UE assure désormais la libre circulation des marchandises, des capitaux et des personnes. Dans la foulée se mettront en place les accords de Schengen qui deviennent effectifs en 1995 et qui prévoient la libre circulation dans l’espace européen de toute personne y résidant légalement.
Le traité de Maastricht prévoit de développer des politiques ambitieuses en matière de sécurité et de défense (même si celles-ci sont décevantes à l’heure actuelle). Il crée également une situation de citoyenneté européenne avec la possibilité de voter aux élections européennes quel que soit le pays dans lequel on réside. Il prévoit ainsi une coopération économique plus décisive entre les États-membres.
D’abord pensée comme une monnaie commune, elle est en fait devenue une monnaie unique pour les pays qui ont choisi de l’adopter (ce qui n’est pas le cas de tous les pays de l’UE, comme le Royaume-Uni anciennement, ou encore la Suède, la Hongrie ou la Pologne de nos jours).
L’ambition était de créer une monnaie très forte, pouvant potentiellement concurrencer le dollar sur les places internationales. Si effectivement l’euro est la deuxième monnaie de réserve dans les caisses des banques centrales, en revanche l’application de la même monnaie et de la même doctrine monétaire à des États ayant des économies très différentes pose débat. En principe, une monnaie est le reflet du développement économique d’un État. Or l’euro est une monnaie qui est trop faible pour l’économie allemande par exemple, mais beaucoup trop forte pour un pays comme la Grèce, beaucoup moins riche.
L’UE est très critiquée à l’heure actuelle. Il y d’abord ses problèmes évidents de défense et sécurité commune, qui, faute de volonté politique ou de moyens, se montrent décevante. L’UE ne résout pas les problèmes économiques du continent, notamment la désindustrialisation et le chômage. On peut même se demander si l’UE n’est pas au contraire au service d’un intérêt extra-européen, lequel nuirait au destin des peuples européens.
S’y ajoutent plusieurs crises, comme celles des migrants ou encore la crise pandémique de 2020, face auxquelles l’Europe a, dans un premier temps, réagi en ordre dispersé.
Ces crises mènent à une critique de l’Europe que l’on peut qualifier d’euro-scepticisme. On peut notamment reprocher le fait que lorsqu’on est membre de l’Europe, les décisions prises par l’UE s’imposent aux États. Aujourd’hui, par exemple, la France n’est plus tout à fait maîtresse de ses règlements, de ses dispositions ou de ses lois.
L’euro-scepticisme critique également directement l’euro, comme sa trop forte valeur dans les pays en difficulté économique.
Aujourd’hui, l’Europe suscite beaucoup de critiques. Celles-ci ont notamment donné naissance à des formations politiques farouchement anti-européennes. L’Europe doit faire face à la nécessité de se réformer si elle veut continuer à être une organisation crédible.
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