Première > SVT > Écosystèmes et services environnementaux > Stage - Gestion des écosystèmes
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Les écosystèmes apportent à l’Homme des bénéfices que l'on peut séparer en deux catégories :
- bénéfices de type matériel (tout ce qui est lié à notre nutrition, notre santé, notre sécurité, etc.),
- bénéfices de type immatériel (services en lien avec les relations sociales, le bien être, etc.).
Tout ce que nous consommons, plus ou moins transformé, vient des écosystèmes. Les écosystèmes sont nos ressources. Ils produisent notre alimentation : que nous mangions des produits bruts ou transformés, il y a toujours un approvisionnement au niveau des écosystèmes et plus précisément au niveau des agrosystèmes. Il y a notre approvisionnement en eau douce qui est, elle aussi, plus ou moins transformée et transportée. Il y a notre approvisionnement en bois, en fibres, pour les constructions et les tissus naturels, etc. Il y a les molécules d’intérêt (notamment dans le domaine médical) : plus de la moitié de nos médicaments viennent d’une molécule naturelle, issue d’un écosystème, même si la chimie et les molécules de synthèse interviennent par la suite.
La préservation des écosystèmes et de la nature au sens large est absolument indispensable puisque encore beaucoup de ces molécules d’intérêt n’ont pas été découvertes. Ainsi, lorsqu’on détruit de la biodiversité, on détruit peut-être des possibilités futures de découvrir de nouveaux médicaments ou de nouvelles molécules utiles pour nous protéger ou nous soigner. Préserver la biodiversité, c’est aussi miser sur le futur et sur tout ce qu’on n’a pas encore découvert comme espèces ou comme molécules intéressantes.
Le service de régulation est l’ensemble du soutien que les écosystèmes apportent aux conditions de vie sur Terre : maintenir une Terre vivable pour l’Homme et les autres espèces. Les écosystèmes ont des effets sur le climat : la forêt tempérée permet d’une part, une régulation planétaire de la température (le couvert forestier représente 30 % des terres à l’échelle de la planète) et d'autre part, la forêt est un puits de carbone. Lorsqu’on la détruit, on libère du carbone dans l’atmosphère ce qui augmente l’effet de serre, donc la température, donc le dérèglement climatique.
Par ailleurs, la forêt et l’ensemble des couverts végétaux de la nature ont un impact sur l’eau, sur l’humidité, sur l’hydrologie, etc. Par exemple, la forêt permet d’accumuler de l’eau dans les sols et dans les nappes phréatiques et la déforestation peut amener à des remontées d’eau et donc à des inondations. La forêt limite les crues. L’eau qui est stockée et qui s’accumule dans les zones forestières est une eau de qualité puisque dans la forêt on emploie peu d’engrais, peu de pesticides : c’est donc une eau moins polluée qu’ailleurs. Enfin, on a remarqué que si on plante des arbres sur le bord des cours d’eau, ceux-ci sont moins pollués par tout ce qui peut s’y déverser, notamment à cause du ruissellement s’il y a des champs à proximité (avec épandages de pesticides). Lorsqu’il y a des arbres plantés le long des cours d’eau, les ruissellements emportent les surplus de pesticides qui atteignent moins les rivières. En effet, les arbres filtrent l’eau et retiennent les pesticides et donc l’eau sera ensuite moins polluée.
Les écosystèmes ont aussi un impact sur l’érosion des sols. En effet, un sol qui n’est pas nu, c’est-à-dire un sol sur lequel il y a un couvert végétal est moins soumis à l’érosion, à la transformation, au lessivage, au déplacement de grandes quantités de poussières, de blocs, etc.
On peut également parler de la pollinisation (le fait que des insectes principalement, mais aussi d’autres animaux déplacent le pollen et permettent la reproduction des plantes à fleurs), indispensable au maintien des écosystèmes. Un équilibre dynamique existe entre les espèces pollinisatrices et les plantes à fleurs depuis des milliers d’années. Cette pollinisation est aussi importante car elle permet la reproduction de la plupart des plantes qui nous fournissent des fruits et des légumes. La pollinisation est indispensable à notre approvisionnement (on rejoint les services d'approvisionnement).
On peut aussi mentionner la concentration des individus et du bien être. En effet, certaines études tendent à prouver que les enfants qui ont des difficultés de concentration, se concentreraient mieux dans un environnement où ils auraient des arbres ou de la verdure à portée de vue. Il n’y a rien d’avéré très précisément mais le bien être et la concentration passent pour beaucoup par l’accès à des paysages naturels plutôt qu’à un paysage entièrement urbain. On rejoint ici les services culturels.
Ces services sont en lien avec les aménités (des profits appréciables par l’homme). On parle d’aménités environnementales : les écosystèmes nous permettent d’avoir des zones pour pratiquer des activités de loisirs, récréatives : on va se promener en forêt, on va faire du sport sur la plage, etc. Ils sont aussi en lien avec l’éducation des jeunes à qui on présente les écosystèmes, les populations animales, végétales, les champignons, les bactéries, etc. Ils sont également en lien avec l’équilibre psychologique, puisque la plupart des gens qu’on interroge préfèrent se promener dans la nature que dans un milieu urbain. Il y a donc un effet apprécié de la présence de ces écosystèmes dans notre environnement. On part plutôt en vacances dans des écosystèmes naturels que dans des systèmes urbains. Il y a aussi un effet esthétique et un effet spirituel.
L’ensemble de ces services culturels sont des services non quantifiables. Ils varient beaucoup d’un individu à un autre, d’une population à une autre, d’une culture à une autre, mais ils existent et ils sont décrits par les personnes interrogées à ce sujet. La plupart des personnes citent les services culturels et les services de bien être que leur apportent les écosystèmes parmi les services importants de ces écosystèmes.
Tout ceci amène à une question importante : faut-il monétiser les services écosystémiques ? Pour certains services, comme les ressources, ou pour ce qui est de l’effet sur la pollution et le climat, on comprend assez bien comment on pourrait monétiser, c’est-à-dire qu’on peut donner une valeur aux services rendus.
Pour d’autre services et en particulier ceux qui ne sont pas quantifiables, c’est-à-dire ceux qui ont un impact immatériel au niveau des bénéfices pour l’Homme (relations sociales, bien être, spirituel, esthétique, etc.), la monétarisation et beaucoup moins évidente. Autrement dit, il y a débat et certains services seraient plus monétisables que d’autres. Néanmoins, une estimation du coût d’une dépollution des eaux, ou du coût d’une pollution par une entreprise, permet de faire payer les pollueurs ce qui peut être une bonne source de revenus pour le traitement des écosystèmes et finalement le maintien de ces écosystèmes et de la biodiversité.
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