Les êtres vivants, facteurs biotiques de l’écosystème, entretiennent entre-eux différentes relations. Ces relations sont étudiées et peuvent être classées en termes d’effets qu’elles ont sur les êtres vivants qui y participent ou sur leur valeur sélective. Quand on parle de sélection, on fait référence à la sélection naturelle : c’est-à-dire que ces relations sont classées selon l’influence qu’elles ont et selon la survie, la reproduction d’un individu (sur ses chances de pouvoir notamment transmettre son patrimoine génétique).
Dans les relations d’exploitation, un être vivant va exploiter un autre être vivant à ses dépens. Ces relations d’exploitation sont bénéfiques pour l’un des partenaires mais néfastes pour l’autre partenaire. Ces relations d’exploitation peuvent être sous classées en deux catégories : la prédation (proie/prédateur) et le parasitisme (il en existe d’autres mais on a choisi de s’arrêter sur ces deux principales).
I. La prédation
Dans la relation de prédation, un être vivant en consomme un autre, cela est lié aux chaînes alimentaires et donc aux réseaux trophiques. Le réseau trophique est l’ensemble des chaînes alimentaires, par exemple dans la forêt.
A. Chaînes alimentaires
Dans les chaînes alimentaires, il y a la consommation d’animaux par des animaux (grands prédateurs des forêts françaises : loup, lynx, ours, renard, etc.) ou la consommation de végétaux par des animaux (pour des herbivores c'est aussi de la prédation car il y a une influence sur la survie et la reproduction du végétal). Ces herbivores qui s’attaquent aux semis, aux jeunes pousses, pratiquent l’abroutissement. Ces jeunes pousses consommées ne pourront pas aboutir à un arbre ou un arbuste adulte.
Par exemple, au cours de l’hiver, des cervidés (cerfs) s’attaquent aux jeunes pousses des arbres lorsqu’ils n’ont rien d’autre à manger. L’abroutissement ne tue pas forcément l’ensemble de l’arbre ou de l’arbuste mais va le déformer et avoir une influence sur son développement au cours de la saison suivante.
B. Cycles proies-prédateurs
Dans la prédation, il existe des cycles proies-prédateurs. Il s’agit de s’intéresser à la quantité d’animaux ou de végétaux présents dans un écosystème donné : c’est-à-dire à l’effectif de la population d’intérêt. Dans une relation proie-prédateur, il y a souvent un décalage dans le temps sur les effectifs des populations de proies et de prédateurs.
Par exemple, si l’effectif des prédateurs augmentent beaucoup car ils ont trouvé beaucoup de proies, l’effectif des proies va avoir tendance à diminuer car elles ont été beaucoup consommées. Lorsque l’effectif des proies réaugmente, l’effectif des prédateurs peut réaugmenter aussi.
On dit que l’effectif des populations de proies et de prédateurs se suit mais est légèrement décalé dans le temps puisque lorsque l’un augmente, cela a une influence sur l’effectif de l’autre population.
II. Le parasitisme
Un parasite est un petit organisme, plus petit que celui qui va l’abriter. Cela peut être un insecte, ou autre chose, qui va s’installer à la surface ou dans un autre organisme et qui va détourner le fonctionnement de l’organisme victime à son profit. Dans le parasitisme, la victime souffre de la présence du parasite.
A. Exemple de la galle du chêne
La galle du chêne peut être observée en forêt sur les feuilles de chêne sous forme de tâches ou de boules présentes à différents moments de l’année sur l’arbre. La galle du chêne est le cycle annuel du Cynips, un petit insecte qui va rouler à la surface du chêne.
Les premières pontes se font en juillet et forment des larves observables au mois d’août sur les feuilles de chêne. A l’automne, les feuilles tombent et à l’hiver, le parasite passe la saison au sol sous forme de larve. Au printemps, il se développe et devient adulte : c’est le deuxième cycle de ponte. C’est cette deuxième ponte qui donne les boules caractéristiques de la galle au mois de mai sur les arbres (voir photographie). C’est une sorte de cocon protecteur dans lequel les adultes mâles et femelles peuvent se développer.
Le principe du parasitisme est qu’il y a une protection du Cynips au niveau du système que constitue le chêne. Il va se nourrir de ce qu’il puise principalement dans son environnement : les feuilles et ce qu’il peut trouver à la surface de l’arbre.
B. Exemple de la chalarose du frêne
La chalarose du frêne est un champignon qui évolue de façon cyclique dans l’année. Il s’appelle la Chalara et va s’installer principalement sur le frêne. On observe depuis quelques années une invasion des forêts françaises depuis le Nord-Est se dirigeant vers le Sud, par ce champignon.
Dans ce cycle annuel, le champignon s’installe sous forme de filaments à un certain moment du cycle ou sous forme de spores à d’autres moments, à la surface du frêne. Au moment de l’hiver, il provoque des nécroses (mort de certains tissus).
Sur l’image de droite on voit un ensemble de branches et de feuilles marrons qui n’ont pas résisté au parasitisme et un morceau de branche totalement déformé par la présence du parasite. Ce sont des nécroses qui fragilisent l’arbre, en particulier lorsqu’il s’installe en bas du tronc. On appelle cela la fragilisation du collet et l’arbre peut en venir à mourir. De nombreux frênes français meurent actuellement et depuis quelques années de la chalarose et ce de plus en plus vers le Sud de la France.