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Sujet : Rabelais, Gargantua, chapitres XI à XXIV. Parcours : la bonne éducation.
Texte d’après Manon Paulic, « Le défi de l’éducation » dans « L’IA va-t-elle nous remplacer ? », Le Un, n°432, 1er février 2023.
Vous résumerez ce texte en 196 mots. Une tolérance de +/- 10 % est admise : votre travail comptera au moins 176 mots et au plus 216 mots.
Vous placerez un repère dans votre travail tous les 50 mots et indiquerez, à la fin de votre contraction, le nombre total de mots utilisés.
Un coup de pied dans la fourmilière. C’est ainsi que l’on pourrait résumer l’effet produit, au sein du monde enseignant, par la récente apparition de ChatGPT. Si un outil d’intelligence artificielle, accessible à tous en quelques clics, est désormais capable de répondre à n’importe quelle question de manière construite et pertinente, comment s’assurer qu’un élève n’a pas délégué la rédaction de son devoir au logiciel ? Plus largement, comment maintenir la légitimité de l’évaluation pédagogique, pratique sur laquelle reposent la plupart des systèmes éducatifs dans le monde ? Aux États-Unis, où la plateforme a été lancée en novembre 2022, la question divise. Pour empêcher les élèves de tricher, des établissements scolaires à New York et à Seattle ont décidé de bloquer l’accès à ChatGPT depuis leurs réseaux Wi-Fi. « C’est l’un des paradoxes du monde de l’éducation, commente Sobhi Tawil, directeur du programme consacré à l’avenir de l’apprentissage et à l’innovation du secteur éducation de l’Unesco. On répète qu’au XXIe siècle, il est essentiel que les jeunes acquièrent des compétences numériques et, au moment de la validation d’un parcours éducatif, on interdit d’avoir recours aux outils en question, dont on sait par ailleurs qu’ils sont utilisés à longueur de temps par les élèves pour étudier, se distraire, s’informer et travailler ». Consciente de l’importance de la révolution à l’œuvre, une partie du monde universitaire américain a fait le choix de s’adapter. Partant du principe que les élèves feront toujours preuve d’inventivité lorsqu’il s’agit de contourner les interdictions, plusieurs universités ont donc renoncé aux devoirs à la maison. À la place, les enseignants privilégient les examens oraux, le travail en équipe et les dissertations manuscrites en classe.
Faut-il s’inquiéter d’une telle évolution ? Pour Sobhi Tawil, au contraire, ce bouleversement provoqué par ChatGPT représente une occasion inédite, qu’il faut saisir.
« L’IA nous donne l’opportunité de réfléchir à la finalité du processus pédagogique et éducatif. Que cherche-t-on à évaluer chez un élève ? Il s’agit d’interroger, en creux, notre conception du savoir et de l’intelligence humaine. Est-ce le fait d’être capable d’emmagasiner des connaissances et de les restituer, ou est-ce avant tout le raisonnement critique, la créativité ? », interroge-t-il. L’idée de laisser les élèves avoir librement accès à des outils comme ChatGPT n’est pas impensable, selon ce spécialiste de l’éducation.
L’IA deviendrait ainsi un moyen pour le système éducatif d’encourager les élèves à développer de nouvelles qualités. « Le monde dans lequel nous vivons et le type de questions auxquelles nous sommes à présent confrontés en tant que citoyens exige de nous que nous sachions collaborer, mutualiser nos expertises, nos talents et nos efforts ».
Le débat, la controverse et le tutorat entre élèves sont autant de pratiques que préconise Serge Tisseron pour améliorer le système éducatif à l’aube d’une révolution numérique. Car l’univers de l’intelligence artificielle n’a pas attendu ChatGPT pour s’intéresser au milieu scolaire et universitaire. Nombre d’outils ont été mis au point au cours de la dernière décennie dans le but d’améliorer l’apprentissage. C’est le cas notamment des systèmes de tutorat intelligents, imaginés dès les années 1970. Ils sont, à ce jour, les outils d’IA les plus aboutis et les plus utilisés dans le contexte éducatif.
À l’avenir, il est même probable qu’un assistant intelligent nous aide, tout au long de notre vie, à relever des défis, comme celui d’apprendre le suédois ou le jeu d’échecs à cinquante ans, en adaptant l’enseignement à notre personnalité et à nos capacités, traduites en milliards de données accumulées depuis notre enfance. Ces opportunités, principalement individuelles, réjouissent et inquiètent à la fois les spécialistes. « L’éducation a aussi des fonctions collectives, rappelle Sobhi Tawil. C’est un projet sociétal, et il est important de ne pas le perdre de vue. »
Les défis posés par l’intelligence artificielle sont certainement aussi nombreux que ses potentiels. Pour Guillaume Leboucher, président de la fondation L’IA pour l’école, ces risques sont autant de raisons supplémentaires pour enseigner le plus tôt possible les rudiments de l’intelligence artificielle aux élèves, qui devraient pouvoir être rapidement en mesure de « comprendre ce qu’est une IA et de débattre de ses implications au niveau de la société ». Et de conclure : « Nous ne sommes pas en train de vivre une révolution numérique, mais bien une révolution anthropologique. Et la vraie question, c’est : que doit-on apprendre aujourd’hui ? »
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