La génération des élèves nés en 2003 passera le bac en juin 2021. Entre adolescents, ils s’appellent tout simplement “les 2003”. Nous incluons dans ce terme ceux qui auraient pu redoubler (2002 et avant), être nés en fin d’année ou avoir sauté des classes (2004 et après).
Cette génération d’élèves a été au centre, depuis trois ans, de grands bouleversements en raison de la réforme du lycée, des crises sociales et de la pandémie du coronavirus. Nous tenons aujourd’hui, à travers ce texte, à lui témoigner notre reconnaissance et à rendre hommage à ses efforts d’adaptation.
La seconde et le choix des spécialités de première
La réforme du lycée a débuté pour ces élèves à la rentrée 2018 avec une classe de seconde modifiée (nouvelles matières, nouveaux programmes), des tests d’évaluations en début d’année et surtout un choix de 3 spécialités à prévoir pour la classe de première.
Choisir ces spécialités a été très anxiogène pour de nombreuses familles : il y avait en effet de nouvelles matières, des professeurs qui peinaient à donner des conseils sur ces nouveaux enseignements et surtout, des familles ayant les plus grandes difficultés à développer une stratégie du choix des matières pour les études supérieures. Un exemple récurrent : pour être ingénieur, vaut-il mieux choisir “Maths, Physique-Chimie, SVT” ou “Maths, Physique-Chimie, Sciences du Numérique et Informatique”. On peut noter que ces questions demeurent aujourd’hui.
La première et l’année de tous les dangers
Le petit séisme de la classe de première a commencé avant même la rentrée de 2019 lorsque les chefs d’établissement ont dû réaliser des emplois du temps terriblement compliqués pour donner satisfaction aux innombrables sous-groupes possibles au sein d’une classe. On se souvient que très vite, des élèves se sont sentis perdus et éparpillés à la rentrée et regrettaient ce qu’on nomme communément “l’atmosphère de classe”.
Nouvelles matières, nouveaux programmes, fin des filières et nouvelle organisation du bac avec l’apparition du contrôle continu : voilà de quoi bousculer les habitudes mais rien d’insurmontable.
Les choses se sont terriblement compliquées avec les blocages sociaux de l’hiver entraînant des annulations d’épreuves communes du contrôle continu dans certains établissements et un désarroi total des familles. Les discours officiels se contredisaient de jour en jour et les professeurs ont vraiment vu des élèves en souffrance et très inquiets pour leur bac.
Le petit séisme s’est transformé en tsunami conséquent avec l'apparition du coronavirus au mois de mars. Déjà fortement perturbés, les élèves ont dû s’adapter à une nouvelle vie, une nouvelle façon de travailler et des incertitudes permanentes sur le maintien ou non des examens (épreuves du contrôle continu et bac de français). Rappelons que l’adolescence est certes marquée par l’envie de vivre de nouvelles expériences mais que cela ne peut se faire que dans un cadre sécurisant (famille, école, amis). Ces flottements récurrents ont certainement affecté de nombreux jeunes et on peut s’en convaincre avec le discours préoccupant de la psychiatrie et de la pédopsychiatrie française à la sortie du confinement.
La terminale et la grande aventure du nouveau bac
Cette génération “cobaye” n’en a pas fini avec les nouveautés et tout porte à croire que les situations anxiogènes seront encore présentes cette année en classe de terminale.
Pour des raisons sanitaires bien sûr, mais pas seulement :
1 - Les établissements devront-ils ou non fermer en cours d’année ? Ceci réduirait le temps de préparation du bac et donc des chances de succès.
2 - Les épreuves communes auront-elles lieu comme prévu ? Si ce n’est pas le cas, comment répartir les notes du contrôle continu qui pèse pour 40 % des notes du nouveau bac.
3 - En quoi consistera cette nouvelle épreuve du grand oral ? Les élèves se demandent s’ils seront bien préparés à cette nouvelle épreuve exigeante : un oral de 20 minutes devant 2 examinateurs et sans lire de notes… Comment s’y préparer si les établissements devaient réduire leur capacité d’accueil ?
4 - Comment fonctionnera Parcoursup avec ce nouveau bac ? A priori, pas de changement majeur attendu de ce côté mais le dossier restera sensible comme chaque année.
Remercions les pionniers de cette nouvelle réforme
Il est encore tôt pour mesurer l’efficacité de cette nouvelle réforme. À priori, chez Les Bons Profs, nous y voyons de nombreux points positifs et restons confiants pour l’avenir. Nous tenions toutefois à saluer cette génération 2003 qui affronte toutes ces nouveautés dans un contexte compliqué. On pense à vous et on vous soutiendra toute l’année scolaire !
Nous serons d’ailleurs aux côtés de tous les élèves de la 6e à la terminale pour les accompagner dans leur réussite et leur bien-être scolaire.
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