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des Bons Profs !

L’usage excessif des écrans est aujourd’hui un problème majeur pour de nombreuses familles. Cela concerne le développement des enfants et la vie de famille en premier lieu, mais aussi parfois la scolarité.

Les neurosciences ont déjà fait état des dangers réels de la surexposition aux écrans auprès des touts petits et leurs conclusions ne sont guère glorieuses pour la scolarité des enfants et adolescents.

Les professeurs l’observent désormais : de nombreuses familles ont lancé un combat interne de régulation des usages des écrans avec plus ou moins de succès. Tentons ici d’apporter quelques pistes de réflexions sur cette question. 

Des messages contradictoires

Nos enfants sont parfois soumis à des messages contradictoires concernant les écrans. Nous, adultes, les présentons parfois comme des dangers (excès de jeux vidéos ou réseaux sociaux) mais aussi comme des sources de savoirs (recherches sur internet, les excellentes vidéos des Bons Profs, appli éducatives, etc)

Nous pouvons même parfois amener de la confusion sur un même sujet : certains diront par exemple qu’un jeu vidéo développe les réflexes et la capacité à mettre en place des stratégies et d’autres diront que ce même jeu vidéo abrutit considérablement les enfants.

Comment un jeune peut-il s’y retrouver alors qu’il n’a pas assez de recul pour comprendre qu’il faut sans doute tenir compte des deux arguments ?

Des adultes ambivalents

Qu’on ne s’y trompe pas : les enfants ont totalement conscience des usages d’écrans de leurs parents. On comprendra donc que les messages incitant à réduire les usages ne peuvent être vraiment efficaces que si l’enfant a un modèle sous les yeux d’usage raisonnable.

Le choix des activités

Les écrans sont des objets hautement hypnotiques : chacun a pu le constater, et ce, dès le plus jeune âge. C’est à l’évidence l’objet qui accapare le plus notre temps dans nos sociétés modernes et qui nous empêche de faire d’autres tâches ou activités que nous sacrifions sans même en avoir conscience. 

Attendre d’un enfant ou d’un adolescent qu’il puisse de lui même développer des usages mesurés nous semble illusoire

Les parents et éducateurs doivent avoir un droit de regard sur les activités autorisées selon l’âge et le profil de l’enfant. On conseille par exemple de respecter l’âge autorisé pour s’inscrire sur les réseaux sociaux et de restreindre s’il le faut l’accès à certains sites ou applications en utilisant un contrôle parental ou une vérification régulière en présence de l’enfant.

Un enfant qui fait une recherche sur Internet pour un exposé, qui regarde une vidéo de cours ou qui s'entraîne sur un QCM est un enfant qui travaille : il faut organiser et encourager ces pratiques.

En revanche, un enfant qui passe plusieurs heures à jouer en ligne ou à liker des photos sur les réseaux sociaux est un enfant qui ne travaille pas. Plus grave encore, cela ne lui apporte rien ou presque, ce qui serait le cas s'il jouait avec des amis ou faisait du sport.

L’âge du premier smartphone : le plus tard possible

De nombreux élèves ont un smartphone dès l’entrée en sixième et cela nous semble très prématuré. Nous conseillons aux parents d’attendre le plus tard possible : la fin du collège même si la pression de l’enfant est forte. Plus il aura un smartphone tard, moins les risques d’addictions seront importants. 

Le défi : la maîtrise du temps passé

Les écrans sont des outils de travail mais aussi de loisir. On ne saurait interdire à un lycéen de communiquer avec ses amis ou de se distraire en regardant une série. La question fondamentale est donc celle du temps passé.

Par défaut, très peu de jeunes peuvent réguler ce paramètre qui tend à s’allonger avec les années. Nous recommandons aux parents de fixer des temps d’utilisations, non négociables, et différents selon les jours de la semaine et l’âge des enfants. L’autodiscipline étant très complexe avec ces objets, l’adulte devra systématiquement veiller au respect de ces règles, au moins les premières semaines.

Un projet de famille

Un projet d’usage responsable des écrans ne peut être tenable que s’il est partagé par toute la famille. C’est un défi complexe mais qui, mené à bien, peut avoir un impact réel sur la scolarité et le bien être familial.

Pour redonner confiance aux familles un peu désemparées, voici le témoignage encourageant d’une maman de 3 enfants :

Face à la déferlante Fornite, je ne voyais plus mes enfants : enfermés dans leur chambre, casque vissé sur la tête,  cris intempestifs, effondrement des bulletins de notes  et bac de français loupé pour l'aîné. J'ai dit STOP !  Après une bonne explication cet été, j'ai mis fin à tout cela depuis la rentrée 2019 : mon fils de 13 ans a un ordinateur avec 4 sites web accessibles pour l'école et n'a pas de téléphone ; mon fils de 17 ans n'a plus d'ordinateur (manette, console...), il ne garde que son téléphone qui dès 20h nous est restitué. La famille revit ! nous jouons, nous échangeons, nous sortons ensemble, ils pratiquent de nouvelles activités extra-scolaires et les notes remontent. Mais surtout... ils se sont rendus compte, après coup, par eux-mêmes, qu'ils étaient victimes d'un système et nous disent aujourd'hui Merci !

Restons vigilants et aidons les !”

Capucine G

Chaque parent, éducateur ou pédagogue peut être confronté à ces questions. Nous espérons que ces quelques lignes permettront à nos enfants de mieux vivre leur scolarité et leur vie de famille.

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