Comme tous les soirs, votre ado est enfermé dans sa chambre ou monopolise le canapé familial, devant sa série préférée ? Vous avez alors interdiction de le déranger au risque d’éveiller son courroux ? Pas de panique, vous n’êtes pas seul face à ce phénomène ! The Vampire Diaries, Gossip Girl, How I met your mother ou encore Glee et Grey’s Anatomy sont quelques exemples parmi tant d’autres du succès des séries télé chez les jeunes. Elles arrivent même en tête de leurs programmes préférés, qu’elles soient américaines ou françaises à l’instar de Plus belle la vie ou Soda. Pourquoi un tel engouement ? Aujourd’hui, les séries sont très facilement accessibles grâce aux sites de streaming gratuits et ce malgré les multiples ordonnances de blocage émises par la justice. Ainsi, Internet offre aux ados une possibilité presque infinie de visionnage. Fantastique, comique, historique, ou encore dramatique, les séries ciblant les adolescents sont légions. Pas étonnant que le votre ait également cédé aux sirènes de ce divertissement addictif !
Que peut-il en tirer de bon ?
Au premier abord, voir son enfant scotché jour après jour devant son ordinateur peut paraître inquiétant et improductif, mais rassurez-vous, regarder des séries n’a pas que des mauvais côtés. La grande majorité des ados n’ont pas la patience d’attendre la sortie de la version française, c’est donc en anglais qu’ils visionnent les épisodes. Et cela ne peut qu’avoir une action bénéfique sur la prononciation de leur anglais, comme le note une enseignante d’un lycée d’Ile-de-France, interrogé par Le Monde à ce sujet :
« On observe un intérêt différent des élèves par rapport à l'anglais, très probablement lié aux séries qu'ils téléchargent ou visionnent en streaming sur Internet. A l'oral, ces élèves se révèlent bien meilleurs, l'accent et les intonations sont plus justes, les syllabes sont accentuées convenablement. La musicalité de la langue est maîtrisée plus spontanément. »
Les habitués iront même jusqu’à déceler des erreurs de traduction dans les sous-titres. Évidemment, les dialogues ne sont que rarement comparables à du Shakespeare mais l’accent est là, et pour les français réputés faibles dans l’apprentissage des langues, c’est déjà un bon point ! A cela, s’ajoute le fait que beaucoup de séries sont tirées de livres et de BD ou qu’au contraire, le succès de certaines engendre la publication de romans. Les ados les plus passionnés auront sans nul doute l’envie de s’y plonger également. Certes, la plupart du temps, ces livres sont loin d’être apparentés à de la grande littérature mais cela amorce déjà un chemin vers la lecture. Et leur apporte aussi une vision différente de l’histoire ce qui permet d’éveiller leur imaginaire et leur sens critique.
Quand dois-je vraiment m’inquiéter ?
Les séries fonctionnent sur le principe de frustration, Cliffhanger dans le jargon télévisuel : ou comment un renversement de dernière minute tient le spectateur en haleine jusqu’au prochain épisode, raison pour laquelle les ados continuent, de semaines en semaines, a visionner des épisodes dans un cercle sans fin. Le phénomène du binge watching (« to binge » : se goinfrer ou se saouler, et « watching » : regarder) se propage de plus en plus chez les jeunes. Le principe, vous l’aurez compris : engloutir un maximum d’épisodes à la suite, voire même finir une saison en une nuit ou un après-midi. C’est sur ce point que vous devez rester vigilants.
En période scolaire, ce comportement n’est bien entendu absolument pas recommandé. Et pour cause, il engendre insomnies, ainsi que toute la panoplie des symptômes imputables à la fatigue (irritabilité, stress, etc.). Cette passion doit être contenue et non exercée avec excès pour éviter aux ados la gueule de bois télévisuelle qui s’en suit. Au vu des audiences records des séries à succès de ces dernières années, il y a fort à parier que l’attrait passionnel des adolescents pour les séries et leurs personnages n’est pas près de s’arrêter. Qu’ils soient geeks, cyniques, extravagants, diaboliques ou un peu losers, les personnages se plaisent à enfreindre les règles, raison pour laquelle les ados s’identifient à eux, étant eux-mêmes dans une période de transgression.
Au final, nous vous conseillons simplement de surveiller de loin leur pratique de visionnage. Cela doit rester un plaisir pour l’adolescent, un moment de détente, même s’il est quotidien. Attention cependant à ne pas le laisser s’enfoncer dans un cercle vicieux et irrationnel qui pourrait le perturber dans ses études et engendrer des conflits entre vous. Il y a des règles à poser dès le début (par exemple : un épisode ou deux maximum par jour ; toujours après les devoirs, etc.) pour que chacun y trouve son compte dans la mesure du raisonnable.
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