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Consigne - En analysant les documents, en les confrontant et en vous appuyant sur vos connaissances, montrez que les ambitions maritimes et spatiales chinoises témoignent d’enjeux géopolitiques majeurs.
« Les trois hommes, qui avaient décollé à la mi-juin, ont passé trois mois dans la station chinoise. Huit lancements supplémentaires sont encore nécessaires à sa construction1.
La Chine engrange un succès dans le cadre de son ambitieux programme spatial. Ses trois astronautes sont revenus sur Terre, vendredi 17 septembre, après un séjour de trois mois dans la station spatiale chinoise, en cours de construction, dont ils étaient les tout premiers occupants. Leur capsule de retour ”s’est posée avec succès” dans le désert de Gobi (dans le nord-ouest de la Chine) vers 7 h 35 (à Paris), a fait savoir l’agence spatiale [chinoise] chargée des vols habités (CMSA).
Les trois hommes avaient décollé à la mi-juin au départ du centre de lancement de Jiuquan, non loin du lieu où ils ont atterri. Leur mission, Shenzhou-12, était la plus longue jamais effectuée dans l’espace par des Chinois. La CMSA a ainsi salué le ”succès total” de la mission, nouvelle étape de l’ambitieux programme spatial chinois, qui a déjà posé des sondes sur la Lune, sur Mars, et envisage d’envoyer un équipage sur l’astre lunaire d’ici à 2030.
”La mission Shenzhou-12 a atteint son objectif, qui était d’activer la nouvelle station et de la rendre opérationnelle”, a déclaré Jonathan McDowell, astronome au Centre Harvard-Smithsonian pour l’astrophysique, aux États-Unis.” Cela ouvre la voie à de futures missions régulières dans la station. C’était très important et véritablement primordial de réussir ces débuts”, a également noté Chen Lan, analyste du site GoTaikonauts, spécialisé dans le programme spatial chinois. [...]
Nommée en anglais CSS (pour ”Chinese Space Station”) et en chinois Tiangong (”Palais céleste”), la station, une fois totalement assemblée, aura une taille comparable à celle de l’ancienne station soviétique Mir (1986-2001). Sa durée de vie est annoncée d’au moins dix ans. L’ambition chinoise de bâtir une station a été nourrie par le refus américain d’accepter des Chinois dans le programme de la Station spatiale internationale (ISS), une collaboration entre les États-Unis, la Russie, le Canada, l’Europe et le Japon.
Shenzhou-12 était la première mission habitée chinoise depuis près de cinq ans et une question de prestige pour le Parti communiste chinois (PCC), qui célèbre cette année son centenaire.
Si ”la Chine est devant l’Europe en termes de vols habités”, il y a ”encore des écarts” avec les États-Unis, et ceux-ci ”mettront plus d’une décennie, voire davantage, à être comblés”, a encore estimé Chen Lan.
Il a notamment souligné l’avantage des États-Unis en matière de technologies ou encore de réduction des coûts, avec l’utilisation désormais de lanceurs réutilisables pour atteindre l’ISS. ”Mais la principale avance américaine réside dans l’expérience”, a aussi noté Jonathan McDowell. ”Les astronautes chinois ont par exemple effectué [lors de cette mission] deux sorties dans l’espace. C’est loin des centaines réalisées avec l’ISS. Cette quantité fait la différence”. »
1 Fin de l’assemblage en novembre 2022.
Source : d’après « Les premiers astronautes de la station spatiale chinoise sont revenus sur Terre », Le Monde avec AFP (Agende France-Presse), 17 septembre 2021, disponible sur https://www.lemonde.fr/international/article/2021/09/17/les- premiers-taikonautes-de-la-station-spatiale-chinoise-sont-revenus-sur- terre_6095000_3210.html (consulté le 12 décembre 2023).
Source : Franck Tétart, Grand Atlas 2021, Autrement, Paris, 2020, p. 15.